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LES GRANDS-PARENTS DANS LA LITTÉRATURE   

Au XIXème siècle

Les autobiographies sont apparues au XVIIIème siècle avec Jean-Jacques Rousseau et se sont répandues au XIXème siècle. Ces récits rétrospectifs sont rédigés en prose et contiennent un récit d’enfance mettant en scène les grands-parents des auteurs.

Vincent Gourdon a analysé un tiers des 350 biographies publiées en France au XIXème siècle à partir de 1810.

      Sur 24 textes issus de la branche de la noblesse, 18 évoquent les grands-parents dans le cadre d’un modèle formel généalogique où la présentation de soi passe par le rappel des ancêtres – surtout s’ils sont une célébrité. Ce ne sont pas des évocations intimes.

      Sur 46 ouvrages écrits par des auteurs bourgeois, 22 évoquent au moins un grand-parent dans un désir de lignée.

      Dans la classe populaire, des hommes célèbres évoquent et glorifient leurs grands-parents, comme pour inscrire leur famille dans une lignée remarquable.

L’évolution du récit autobiographique témoigne d’un mouvement de fond. Les grands-parents remplissent une fonction de légitimation généalogique. Le grand-père paternel est presque toujours cité en premier, suivi du grand-père maternel, les grands-mères ne sont citées qu’une fois sur deux et souvent de façon elliptique. Cependant, lorsque les auteurs sont des femmes, ces chiffres sont modifiés à la hausse comme s’il existait une mémoire féminine spécifique.

Les portraits se veulent plus psychologiques et intimes que prestigieux, ce ne sont pas des figures statutaires mais des personnes.

Aujourd’hui

Il existe de nombreux ouvrages pour enfants ayant pour thème les grands-parents. On y trouve les mêmes représentations.

            Les thèmes récurrents

- la description physique

L’enfant est confronté avec les symptômes physiques du vieillissement par les textes et les illustrations :

-         les rides – présentes dans la plupart des livres – peuvent être perçues positivement quand la grand-mère a « un visage plein de rides joyeuses »

-         les dents et les dentiers sont présents et paraissent impressionnants pour les enfants qui les voient dans un verre le soir

-         la marche, ralentie, nécessitant l’aide d’une canne

-         les cheveux qui sont blancs ou gris

Les femmes âgées sont belles sinon ce sont des sorcières

- la solitude, empreinte d’ennui, est associée à la vieillesse.

- la mort

Souvent, la personne âgée, malade, meurt à la fin du livre. C’est comme une conclusion normale et naturelle de la vieillesse. C’est alors que l’enfant héros reçoit un objet du défunt et entre dans le souvenir. Dans les contes où les grands-parents ne meurent pas, ils donnent la notion du temps qui passe. Les vieux qui racontent des histoires qu’ils tiennent de leurs grands-parents font entrer l’enfant dans une autre époque, très ancienne.

            La notion  de réciprocité

Dans les histoires, les enfants aident les personnes âgées à marcher, à lire le journal, à faire des petits travaux. En jouant avec son petit-enfant, la personne âgée retrouve des émotions de sa petite enfance et du temps de l’éducation de ses enfants.

Les lieux de vie des grands-parents  

Bien souvent, l’un des grands-parents est seul à la suite d’un veuvage et vit chez un de ses enfants, ou à proximité. Cette situation ne correspond pas à la réalité mais elle reste une forme heureuse de la vieillesse. Sinon, les fêtes et les vacances réunissent toute la famille, sont l’occasion de moments de vie commune et source de bonheur.

Le thème de la maison de retraite commence à apparaître dans les livres, mais il est culpabilisant.

 

Typologie des grands-parents dans la littérature

   Les grands-parents traditionnels

Ils sont caractérisés par leur gentillesse, leur sagesse, leur douceur et leur simplicité. À l’image traditionnelle de la grand-mère gâteau s’ajoute celle des grands-parents conteurs ou lecteurs de petits romans.

L’album de famille est aussi une référence pour raconter le passé de toute la famille. Ces grands-parents restent tournés vers le passé.

   Les grands-parents modernes

Ceux-là sont prêts à vivre des aventures. La retraite est envisagée comme une nouvelle vie et non comme un lot de renoncements. Les voyages sont évoqués.

   les grands-parents impossibles

Il est alors question de grands-parents difficiles à vivre comme cette grand-mère mégère, proche de l’état de sorcière dans « La potion magique de G. Bouillon », à un point tel que le jeune héros va la tuer – ce qui est contraire à la morale.

 

En conclusion, nous retiendrons que les albums pour Petits mettent en scène des grands-parents traditionnels alors que les romans pour plus grands présentent des grands-parents modernes et dynamiques.

L’évolution démographique et les formes de vie des personnes âgées se retrouvent dans les livres pour enfants. Finalement, les grands-parents des livres pour enfants correspondent aux stéréotypes existants de la société réelle.

Cette littérature contribue à donner à l’enfant les visions sociales de la vieillesse.